
J’ai lu cette semaine que d’après le rapport annuel de la Caisse nationale de l’Assurance-maladie sur les risques professionnels, 759 personnes ont perdu la vie à la suite d’un accident du travail en 2023. Dans son article, le Journal Le Monde rappelle que c’est « 21 de plus qu’en 2022, année qui avait pourtant déjà marqué un record ».
L’occasion pour moi de ressortir de ma bibliothèque pour ce nouveau #lundilecture de Plan9, l’ouvrage de la sociologue Véronique Daubas-Letourneux Accidents du travail. Des morts et des blessés invisibles, sorti en 2021. A travers des enquêtes menées auprès d’une trentaine de salariés ayant déclaré un accident du travail et plus spécifiquement auprès de marins-pêcheurs (un métier particulièrement accidentogène), elle assure que « les accidents du travail sont des accidents dus au travail », la plupart du temps liés à une intensification du travail et à des choix organisationnels. Elle insiste aussi sur la manière dont l’accident s’inscrit dans une trajectoire professionnelle et biographique. Ainsi, la manière dont la personne est réintégrée ou encore le volontarisme plus ou moins affiché de l’organisation à traiter les suites de l’accident en interne, ont un effet durable sur le rétablissement (ou non) de la personne.