« C’est la vraie méthodologie dont le sens est souvent oublié : non pas donner la seule voie possible, mais faire le récit de nos questions et de nos décisions dans une recherche. Le poète le dit bien : il n’y a pas de chemin, c’est le marcheur qui le fait. »

Samuel Lézé, à propos du travail d’Howard Becker

A Plan 9, on pratique beaucoup l’induction. On construit notre pensée à partir de ce que l’on observe sur le terrain. On bâtit des concepts, des catégories, des typologies à partir de l’expérience sensible.

Notre vécu, c’est l’observation, l’écoute et l’écriture du vécu des autres.

Nous tenons des journaux de terrain pour toutes nos enquêtes. La plupart d’entre eux ne sont lus que par nous.

Il arrive cependant que, sur certains sujets, on se dise que le plus intéressant n’est pas de livrer un récit ficelé de nos résultats mais de raconter le chemin. Un chemin fait de pistes que l’on ouvre, explore et referme qui nous permettent non pas de trouver des réponses mais de comprendre quelles sont les vraies questions derrière les fausses évidences.

Nous décidons alors de publier ces journaux. Comme il ne s’agit pas d’une connaissance construite, c’est-à-dire ré-écrite à de nombreuses reprises jusqu’à en trouver la forme la plus aboutie, nous les publions au fil de l’écriture. Chaque nouvelle entrée donne lieu à un billet. Chaque journal avance à son propre rythme.